« CUEILLETTE »

du 19 mai au 26 juin 2021

Elisabeth Delétang

Les élèves de la classe de CE1 de l’école Marie Curie, 

Les jeunes de la MJC et du Centre de loisirs de Labruguière.

Après six mois de fermeture, l’Espace photographique Arthur Batut aura de nouveau le plaisir d’accueillir le public à partir du 19 mai dans l’exposition « Cueillette ».

L’artiste Élisabeth Delétang est intervenue tout au long de l’année scolaire dans la classe de CE1 de l’école Marie Curie à Labruguière dans le cadre de l’opération « Des clics et des classes »[1].
Dans la perspective de montrer les travaux réalisés par les enfants pour la Semaine des Arts[2], nous avons proposé à Élisabeth Delétang de concevoir une exposition où ses propres œuvres entrent en dialogue avec les anthotypes[3] des élèves de l’école Marie Curie et les photogrammes[4] issus d’un stage animé par l’artiste Anouck Durand-Gasselin auquel ont participé des jeunes de la MJC de Labruguière en octobre 2019.

La cueillette, ou collecte, d’éléments pré levés dans la nature pour réaliser des images issues d’un transfert photosensible est le fil conducteur d’une bonne partie pièces réalisées par les jeunes que le public pourra découvrir jusqu’au 12 juin avec les photographies, gravures et autres chimères d’Élisabeth Delétang.

élisabeth delétang

L'ARTISTE

Élisabeth Delétang est une artiste aux pratiques multiples. Elle évolue dans le champ de l’estampe, de la photographie, du dessin, de l’écriture et de l’assemblage d’objets, de l’installation…. Ces mots de Gilles Clément, « Le paysage est ce que l’on voit après avoir cessé de l’observer » pourraient introduire sa démarche.
Elle pose et propose un autre regard sur le paysage. Au terme d’environnement ou de territoire, elle préfère celui de milieu :

« Mon travail est un travail d’atelier nourri des choses cueillies lors de mes déambulations. Je soulève comme une même question la fabrication des images et celle du paysage : apparition / disparition, construction / déconstruction, et la relation que nous entretenons avec cela. Mon travail tisse les liens du mot et de l’image : ceux de la mémoire. Le nommable apparaît, tout droit sorti du chaos de l’encre noire, de l’assemblage ou de l’image. Par quatre chemins, les mots en bandoulière, la photographie est cueillette. Elle est mémoire et témoin ; elle veille. La vidéo, ajoute au silence de l’image, le temps et le son. Par l’estampe, l’image surgit de la tache ; des images parfois à la lisière de la figuration, montrent les secrets de leur fabrication. Elles sont le souvenir de paysage, une trace, une empreinte. Les chimères, elles, semblent tout droit sorties d’un cabinet de curiosité ; Ces assemblages d’objets, de matières organiques inertes ou non organiques, glanées au fil des promenades, deviennent l’articulation poétique de la compréhension du sensible et de l’histoire des hommes dans leur milieu. Ces chimères révèlent une posture ; celle de la glaneuse. Elles sont un éloge de la lenteur et des saisons, impatientes des retrouvailles à venir avec les trésors du jardin, des bords de routes et des talus. Ces drôles de chimères sont un trésor de campagne, archétypal et enfantin ; Et comme l’ensemble de ces pratiques, une articulation des fragments du monde. »

– Elisabeth Delétang

Anthotype de l'exposition Cueillette, Elisabeth Delétang

L'atelier avec les élèves de l'école Marie Curie

Dans l’exposition le travail d’Élisabeth Delétang dialogue et celui des enfants de la classe de CE1 de L’école Marie Curie auprès desquels l’artiste est intervenue tout le long de l’année scolaire.

La thématique « Photo-Graphique », retenue cette année pour l’opération nationale « Des Clics et des Classes », a incité l’artiste à proposer aux enfants une pratique à mi-chemin entre dessin et photographie.

En forêt, sur les chemins de campagne, au Muséum d’Histoire naturelle de Gaillac et au Parc Foucaud, les enfants ont été invités à sentir, ressentir, percevoir le paysage comme autant d’entrées possibles pour sa représentation.

La mémoire et l’imaginaire ont été convoqués dans cette expérience sensible, graphique et photo-sensible qui a abouti à la réalisation des anthotypes présents dans l’exposition.

Les photogrammes des jeunes de la MJC

À la Toussaint 2019, des jeunes de la MJC ont participé à un stage en immersion dans la Montagne Noire avec l’artiste Anouck Durand-Gasselin dont les œuvres avaient été exposées à l’Espace photographique Arthur Batut au premier trimestre de la même année.

Munis de matériel pour monter un laboratoire dans le gîte qui les accueillait, ils ont réalisé des photogrammes à partir de collectes menées dans la forêt.

L’exposition « Cueillette » est l’occasion de présenter les travaux issus de cette riche expérience.

Atelier MJC Espace photographique Arthur Batut
Les 4 saisons, exposition Cueillette d'Elisabeth Delétang

Les quatre saisons à En Laure
par les enfants du centre de Loisirs

« Fénautrigues », ouvrage photographique volumineux de Jean-Luc Moulène a été le point de départ de ce parcours photographique dans le parc d’En Laure.

À l’été 2019, un groupe d’enfants a été invité à parcourir le parc en photographiant des détails et vues d’ensemble qui attiraient leur attention.

À l’automne suivant, une sélection de photographies prises l’été précédent était remise à un nouveau groupe qui avait pour mission de refaire les photographies du même point de vue. L’opération a ensuite été réitérée avec un autre groupe à l’hiver et au printemps 2021.

Au fil de ces séances de prise de vue, ont été enregistrées les variations de lumière et végétation, dues aux changements de saisons.

[1] L’opération « Des clics et des classes » est initiée par le réseau Canopé avec le concours du ministère de l’Éducation nationale.

[2] La semaine des Arts du 18 au 29 mai est organisée conjointement par la MJC de Labruguière et Les Plastiiens d’Oc. Elle valorise chaque année des pratiques artistiques amateurs sur le territoire de Labruguière.

[3] L’anthotype est l’empreinte photographique produite par l’action de la lumière sur un papier enduit de la chlorophylle extraite d’un végétal (épinard par exemple).

[4] Le photogramme est une image photographique obtenue sans utiliser d’appareil photographique, en plaçant des objets sur une surface photosensible (papier photo ou film) et en l’exposant ensuite directement à la lumière (source Wikipedia).