10e édition du festival « À ciel ouvert »

" Prendre un peu de hauteur "

du 26 juin au 14 octobre 2017

Dirk Brömmel

Vernissage le mercredi 5  juillet à 18h

DANS LES RUES DE LA VILLE

" Kopfüber " par Dirk Brömmel

Dans quelques vitrines de magasins vides et sur les murs de la ville dans et autour de la rue J. Jaurès, l’artiste allemand Dirk Brömmel, installera sa série de grandes images très colorées de bateaux allant des immenses cargos remplis de marchandises aux gondoles vénitiennes investies par les touristes.

Kopfüber,  qui traduit littéralement, veut dire « Tête baissée » est le titre de cette série où les photographies numériques des bateaux prises du haut d’un pont sont ensuite « collées » avec un logiciel sur l’ordinateur.

« C’est avec cette série que Dirk Brömmel s’est fait connaître internationalement. Les coques de bateau montées en vue de dessus à plat deviennent des signes très expressifs. Une nouvelle simulation de la réalité apparaît : ce que l’on voit n’est pas une coque massive élancée déplaçant des masses d’eau écumante mais un objet dormant calmement sur une surface de couleur dense se tenant silencieusement devant nous. Le rapport entre le temps et la photographie devient un monde visuel complètement nouveau. »
– Christina Wendenburg,

http://fr.lumas.com/artist/dirk_broemmel/

Une oeuvre construite dans la rencontre

DANS LA GALERIE

Lucien Pelen, Lozère#2-2005, Collection FRAC Languedoc-Roussillon

" SURPLOMBS "

du 26 juin au 30 septembre 2017

Des oeuvres de :

Laurette Atrux-Tallau, Thierry Blandino, Denis Brihat, Matthias Bruggmann, Jean Dieuzaide, Philippe-Gérard Dupuy, Joan Fontcuberta, Mario Giacomelli, Herbé Guibert, Jochen Lempert, Joachim Mogarra, Christine Morel, Mabel Palacin, Lucien Pelen, François Sagnes, Michel Séméniak, Patrick Tosani 

Prêtées par :
– le Château d’Eau de Toulouse
– le FRAC Languedoc-Roussillon
– Les Abattoirs/FRAC Occitanie Toulouse

Les photographies d’artistes contemporains, rassemblées pour l’occasion, ont toutes à voir, d’une manière ou d’une autre, avec la vue en plongée à hauteur d’homme. S’il nous est familier aujourd’hui, ce point de vue apparait tardivement dans l’histoire de l’art et n’est pas étranger à l’arrivée de la photographie dans le champ de l’art.

En effet, la peinture classique qui se présente comme une « fenêtre ouverte sur le monde », selon la formule de Leon Battista Albertii le théoricien de la perspective à la renaissance, n’envisage ce regard que frontalement : l’espace que l’on regarde à travers la fenêtre est devant nous et pas à nos pieds.

Matthias Bruggmann, MG_0369, 2011, collections les Abattoirs-Frac Occitanie Toulouse © droits réservés ; photogr. courtesy de l’artiste

Pour démarquer leur pratique de celle de la peinture et affirmer un art photographique avec ses qualités propres, les artistes des mouvements d’avant-garde de l’entre-deux guerres tels que Alexander Rodchenko, László Moholy-Nagy n’hésiteront pas à tourner leur appareil vers le sol, donnant ainsi à voir le monde sous des angles inédits pour l’époque où les formes et les lignes sont épurées et les objets du quotidien pas si aisés que ça à reconnaître.

Giacomelli bis
Mario Giacomelli, Sans titre, 1982, collections les Abattoirs- Frac Occitanie Toulouse © droits réservés ; photogr. Grand Rond Production

Néanmoins, dès la fin du XIXème, des peintres de la modernité tels que Edgar Degas, Pierre Bonnard et Gustave Caillebotte, probablement influencés par les nouveaux points de vue qu’offre la photographie, intègre la vision en plongée dans leurs œuvres picturales.

Aujourd’hui, la plongée se retrouve dans le répertoire formel de nombreux photographes qu’ils soient reporters, artistes ou amateurs.

Les œuvres présentées dans l’exposition Surplombs montrent néanmoins que les enjeux qui sous-tendent ce basculement du point de vue sont assez différents de ceux des artistes des avant-gardes de l’entre-deux guerres.

Ainsi, quand Patrick Tosani présente un immense tirage d’une tête d’homme vue du dessus, ce sont des questions d’échelle et de monumentalité qui sont à l’œuvre.

Si Joachim Mogarra photographie ses petites scénettes constituées d’objets du quotidien sans prendre la peine de se mettre à la hauteur de son sujet c’est pour accentuer le côté « image amateur » de ses grands polaroïds non dénués d’humour. 

Pour Matthias Bruggmann ou Mabel Palacin, prendre de la hauteur, permet d’observer l’activité humaine comme un entomologiste regarde une fourmilière.

De leur côté, François Sagnes et Michel Séméniako voient dans le point de vue en plongée un moyen de ramener le paysage à la planéité du support : dans les vues des salins du premier et dans celles des ruffes du Salagou du second, l’absence de perspective et de ligne d’horizon  nous perdent : nous ne savons pas vraiment où nous nous trouvons et devant quoi nous sommes.

Enfin pour Jean Dieuzaide, c’est la forme et l’aspect très graphique d’objets ou matières saisis en plongée qui suscitent le déclenchement de son appareil. En ce sens il est l’héritier le plus direct des recherches photographiques des avant-gardes des années 30.

Joachim Mogarra, Richard Long domestique, 1984, collections les Abattoirs- Frac Occitanie Toulouse © Joaquim Mogarra ; photogr. Francisco Artigas