11e édition du festival « À ciel ouvert »

La photographie aérienne, du cerf-volant au drone

du 4 juillet au 28 octobre 2018

Vernissage le mercredi 4 juillet à 18h30

2018 est l’année du centenaire de la disparition d’Arthur Batut
mais aussi des 130 ans de la première photographie aérienne avec un cerf-volant
et des trente ans de la création de l’Espace photographique Arthur Batut. 

La programmation de cette 11ème édition du festival A Ciel Ouvert rendra hommage à l’illustre photographe labruguiérois en déclinant durant 4 mois,  expositions et événements.

L’apparition ces dernières années de drones grand public, équipés de systèmes de prise de vue photo ou vidéo, a donné une nouvel essor à une pratique de vue aérienne qui était jusqu’alors réservée à quelques passionnés d’aérophotographie en cerf-volant, disciples d’Arthur Batut, ou des professionnels tels que des archéologues, militaires etc…

Les expositions proposées jusqu’au 28 octobre font le pont entre les photographies prises entre 1888 et 1910 par Arthur Batut avec son cerf-volant et des pratiques contemporaines du drone par des artistes ou des amateurs de photographie.

I - Les photographies par cerf-volant d’Arthur Batut

sur les vitrines de la rue Jean Jaurès et la place de la mairie

Plus de deux décennies après Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar qui, pour obtenir les premières photographies de l’histoire aériennes, s’est élevé au-dessus de Paris dans la nacelle d’une montgolfière, Arthur Batut (1846-1918) réalise, à partir de 1888, les premières prises de vues aériennes automatiques.

L’apparition des plaques de verre au gélatino-bromure d’argent dans les années 1880, suffisamment rapides pour saisir des instantanés, lui permet d’envisager l’obtention de vues aériennes avec un appareil photo fixé à un cerf-volant.

Il fabrique lui-même le cerf-volant et l’appareil photo qu’il dote d’un système de déclenchement automatique opéré par la combustion d’une mèche d’amadou. Chaque photo nécessitait une ascension et une descente de l’ensemble, le système ne pouvant emporter qu’une plaque à la fois.

Entre 1888 et le début du XXème siècle, Arthur Batut obtiendra avec cette technique une bonne cinquantaine de photographies où, pour la première fois, l’opérateur n’est plus nécessairement dans les airs à côté du dispositif photographique, mais reste au sol et déclenche à distance la prise de vue.

Une sélection de photographies aériennes d’Arthur Batut agrandies sera présentée lors du festival dans des vitrines de magasins de la rue Jean-Jaurès et sur la place de l’hôtel de ville.

II - « 31 faces »,
exposition des photographies de Sébastien Ronsse

sur le site de l'ancienne usine Stella à La Méjane
et dans la galerie de l’Espace photographique

Sébastien Ronsse, photographe plasticien, a été accueilli en résidence par l’Espace photographique Arthur Batut tout au long du premier semestre 2018.

Il a exploré au fil de l’eau du Thoré, de la Resse et du Montimont, les traces visibles de l’industrie et leurs circulations au pied de la Montagne Noire.

Pour l’exposition « 31 faces », il a photographié, en collaboration avec Stéphane Croizean, enseignant en photographie et pilote de drone, ces bâtiments industriels de différents points de vue, terrestres et aériens, mettant ainsi en évidence les lignes et la structure de ces bâtiments.

 

Les images perdent ainsi leur statut documentaire pour devenir de véritables objets esthétiques qui tendent vers une certaine abstraction.

A l’occasion du festival, Sébastien Ronsse propose aux visiteurs un parcours photographique, véritable narration visuelle du patrimoine industriel de Labruguière, allant de l’extérieur vers l’intérieur : les visiteurs découvriront, sur les murs restant du site de l’ancienne usine Stella à La Méjane, une installation de photographies des bâtiments industriels saisies avec un drone, alors que dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut, on pourra observer les mêmes sites photographiés au sol de différents points de vue.

Résidence et exposition réalisées avec le soutien de la DRAC et la Région Occitanie

III - « Her Face was Covered » de l’artiste Omer Fast

installation diapo et vidéo
dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut

Le drone, défini comme un aéronef télécommandé, se développedans le secteur militaire pendant la guerre du Viet Nam, puis lors de la guerre du Kippour. Il fait désormais partie des moyens tactiques et stratégiques du champ de bataille : l’absence de pilote permet d’opérer à l’intérieur des lignes ennemies pour des missions à risque, sans crainte de pertes humaines.

La guerre « sans risque » ou « chirurgicale » menée par les grandes puissances sur les nombreuses zones de conflits du Moyen Orient n’est pas sans susciter de nombreuses questions éthiques que l’on retrouve au cinéma ou dans les arts plastiques au travers des travaux de certains réalisateurs ou artistes plasticiens.

L’installation Her Face was Covered de l’artiste israélien Omer Fast présentée dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut participe de cette réflexion.

Le point de départ de cette œuvre est le récit d’un opérateur de drone décrivant l’une de ses missions dans un théâtre d’opérations tenu secret.

Du ciel, son drone détecte une femme en train de s’approcher d’un camion en feu sur une route déserte. Après quelques instants d’hésitation, la femme saisit une arme dans le camion, et devient ainsi la cible de l’opérateur qui l’abat à distance avec son missile.
Le pilote du drone a refusé d’être interrogé directement sur cet événement mais a accepté qu’un ami proche retransmette son histoire, à la façon d’un ventriloque, par Skype.

Les faits, ainsi altérés, sont en fait déjà très ambigus – notamment l’histoire de la femme. Cette femme pourrait tout aussi bien être un soldat déguisé en femme civile, ou simplement une femme prise par erreur pour un combattant déguisé en femme.

La courte vidéo fait entendre le témoignage du pilote de drone, accompagné d’images qui semblent à première vue authentiques, mais qui se révèleront être des images de tournage d’un film de fiction.
La projection de diapositives est la ‘traduction’ du récit du soldat à partir du moteur de recherche Google images.
Le diptyque « Her Face Was Covered » a sa propre logique s’éloignant ainsi progressivement des faits réels.

Her Face was Covered, 2011
Part I : Single channel, Digital film / Duration 6 minutes
Part II : Slide show / 80 slides playing at 4 seconds intervals
Exposition réalisée avec le soutien de l’agence GB Agency, 18 rue des 4 fils, 75003 Paris

IV – Le concours de photographie « Vue d’en haut / Frontières »

installation diapo et vidéo
dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut

Fin 2017, l’Espace photographique Arthur Batut a lancé un concours photographique ayant pour thème « Vue d’en haut/FRONTIERÈ{S] » : une centaine de candidats ont répondu à ce concours doté de trois prix.

Début juin, le jury, composé de cinq personnalités de la région, professionnels de la photographie et de la culture, sous la présidence du photographe Dominique Delpoux, s’est réuni pour sélectionner une trentaine de photographies qui seront présentées dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut lors du festival.

Parmi celles-là, une sera retenue pour le prix du jury tandis qu’au cours de l’été les visiteurs du festival seront invités à voter pour désigner le prix du public. Quant au prix de l’association, il sera déterminé par les membres de l’Espace photographique Arthur Batut.

A l’occasion de l’événement «Photo-drone », les 15 et 16 septembre, les prix seront remis aux lauréats lors d’une cérémonie qui aura lieu le samedi soir.

Evénements associés à l'exposition

Visites commentées, gratuites

Visites des expositions par le responsable de l’Espace photographique Arthur Batut

Tous les mardis et jeudis à 10h du 10 juillet au 23 août (sauf le 31 juillet et le 2 août)

Rdv à l’Espace photographique Arthur Batut à 10h (pas d’inscription – durée 1h30)

15 et 16 septembre

Un événement en hommage à l’invention de la photographie automatique avec un cerf-volant par Arthur Batut.

Le temps d’un week-end, l’image par cerf-volant et par drone sera déclinée au travers de démonstrations, ateliers, tables rondes, visites et projection cinématographique.

Pour plus d’informations : http://www.espacebatut.fr/activites-rencontres_4/evenement-photo-drone_20.htm