13e édition du festival « À ciel ouvert »

du 15 juillet au 24 octobre 20210

Cédric Martigny

Inauguration le 9 octobre à 18h, en présence de l’artiste. Suivie d’une déambulation dans le centre-ville jusqu’à La Méjane avec le danseur-chorégraphe Christophe Le Goff de la Compagnie Maygetsin/Christophe Le Goff, qui proposera Genuis Loci une chorégraphie qui s’inscrit dans le projet de Cédric Martigny.

Accueilli en résidence à Labruguière d’octobre 2019 à mars 2020, Cédric Martigny est allé à la rencontre de travailleurs de divers secteurs d’activité de notre commune. Il les a invités à « rejouer » dans un studio-photo des gestes de travail, et s’est rendu sur leurs lieux d’activité pour saisir, tel un paysage, les lieux de travail vides de toute présence humaine. 

Les visiteurs du festival À ciel ouvert pourront découvrir ces images à partir du 15 juillet jusqu’au 24 octobre en grand format sur des vitrines de la rue Jean Jaurès, dans le centre historique de Labruguière et sur le site de la Méjane, près du château.

Dans la galerie de l’Espace photographique Arthur Batut, une installation vidéo In Girum réalisée à Labruguière avec le chorégraphe Christophe Le Goff côtoiera des séries photographiques antérieures de Cédric Martigny sur le monde du travail.

Une oeuvre construite dans la rencontre

Depuis la fin des années 2000, Cédric Martigny fait de la résidence et de la rencontre avec les habitants d’un territoire, le moteur de sa démarche photographique.
Que ce soit dans la Creuse, dans l’Oise ou dans des petites villes de Bretagne où il vit, chaque résidence est un moment particulier. Le projet photographique se construit dans la relation avec les personnes rencontrées : résidents d’un foyer d’hébergement et de réadaptation sociale, simples habitants, personnels de lycée ou membres d’associations.

Le monde du travail

Le portrait, le corps et la mise en scène ont toujours été des constantes dans son travail. Dès 2012, alors qu’il se confronte au monde du travail dans des entreprises aussi diverses qu’un fabricant de chaussures, des abattoirs ou un fabricant d’escaliers, il est amené à s’interroger sur le monde du travail, à se documenter et à regarder comment d’autres photographes ont traité le sujet. L’omniprésence du corps dans son approche le conduit à se focaliser sur le geste du travailleur : le geste, intermédiaire entre soi et le monde, est ce qui nous fait « être au monde ».
Il met ainsi en valeur la dimension chorégraphique du travail traditionnel, les gestes d’attention et de soin pour l’autre dans le travail social, l’expression symbolique du travail des agriculteurs, les micros-gestes et expressions à l’œuvre dans le travail administratif.

Mettre en scène le geste de travail

Pour représenter la dimension corporelle du travail, Cédric Martigny isole ou remet en scène certains gestes que les personnes réalisent de manière inconsciente ou automatique tout au long d’un processus de travail.

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Ses clichés sont très éloignés de la photographie prise sur le vif du reportage traditionnel. Il n’hésite pas à recourir à ce qu’on appelle le tableau vivant, un mode de représentation qui consiste à demander à des acteurs de se figer pour rejouer un tableau, ou plus largement une image, connus des spectateurs. Apparu au XVIIème siècle au théâtre, le tableau vivant se retrouve depuis dans les photos, au cinéma, ou dans des performances. Ces saynètes très composées où chaque protagoniste baignant dans des clairs-obscurs joue son geste de travail, évoquent -de près ou de loin- des tableaux inscrits dans notre mémoire collective.

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À Labruguière, le geste est extrait de son contexte

À Labruguière Cédric Martigny a pris le parti d’isoler le corps et le geste du contexte de travail. Pour cela, ses sujets sont venus poser dans un studio photographique monté pour l’occasion dans une boutique vide de la rue Jean Jaurès.

Pour lui, cet isolement du corps et du geste s’apparente au travail préparatoire du peintre qui, avant de s’atteler à sa composition sur la toile, réalise des croquis préparatoires sur papier, où il focalise son attention sur un détail du tableau à venir tel qu’un drapé, une main, une posture du corps etc.

Ces figures de travailleurs isolés sont les parties d’un tout qu’est le tableau imaginaire que chaque visiteur pourra se figurer dans son esprit. Il sera aidé par les photographies des postes de travail vides, pris frontalement d’un point de vue documentaire, décor en quelque sorte du tableau à composer.

LES EXPOSITIONS

Le festival À ciel ouvert invite les visiteurs à déambuler du Centre culturel Le Rond-Point, où se trouve l’Espace photographique Arthur Batut, à La Méjane, site calme et bucolique traversé par un ruisseau situé juste derrière le château. Cette promenade qui passe par la rue Jean-Jaurès, artère principale du centre historique, la place de la mairie, la cour du château est aussi l’occasion de découvrir un patrimoine riche et varié d’une cité dont les plus anciens bâtiments telles que le clocher de l’église et la halle remontent à la fin du Moyen-Âge.

Dans l'espace public

Les baies vitrées de l’Espace photographique Arthur Batut, les vitrines de quelques boutiques de la rue Jean Jaurès et les murs de la Méjane vont se recouvrir, le temps du festival, des photographies en grand format des gestes des travailleurs saisis en studio.

Certains clichés sont couplés avec les vues de postes de travail vides que l’artiste a saisi au fil des rencontres avec les acteurs socio-économiques du territoire de Labruguière.

Dans la galerie de l'espace photographique

Deux vidéos réalisées en résidence à Labruguière côtoieront des travaux plus anciens de Cédric Martigny sur le monde du travail.

In Giru(2020) : le travail photographique réalisé auprès des habitants de Labruguière, la rencontre de l’usine « la tarnaise des panneaux » et le travail chorégraphique de Christophe Le Goff ont été la source d’inspiration de ces deux vidéos. 

In Girum est un portrait poétique de l’intérieur d’une usine au décor onirique. L’eau, l’air, la lumière, les couches successives de matière sur les machines forment ici un décor étrange et organique. Au sein de cet espace évolue le danseur et chorégraphe Christophe Le Goff. Celui-ci, au cours de séances improvisées, exécute une danse intuitive et sensitive, suggérant la découverte presque « animale » d’un lieu hors du temps.
Enfin, un travailleur de l’entreprise a été invité à rejouer des gestes issus de son métier, faisant le lien entre geste dansé et geste utilitaire.Cette installation vidéo est accompagnée d’une création sonore de Florian Belleil réalisée à partir de captations sonores dans l’usine.

C Martigny et Ch Le Goff - In Girum, vidéo (2020)

Chrysalides (2012) : Une vidéo a été réalisée lors d’une création/atelier autour du geste de travail au lycée professionnel La Champagne de Vitré, en 2012. Au cours de différentes étapes pratiques et théoriques, un groupe d’élèves a été amené par la photographie, l’expression corporelle et le travail sonore à concevoir et interpréter une « gamme gestuelle » inspirée par une activité de travail précise (plomberie, secrétariat, menuiserie). Chrysalides tente à sa manière de définir le lieu d’un passage –celui notamment de l’adolescence vers l’âge adulte- en l’incarnant dans le geste appris, transmis. Dans ces différents mouvements, le corps est ici ce qui nous fait « être au monde », à la fois léger et fragile. Projet réalisé dans le cadre d’une résidence « Écriture de Lumière » à l’initiative de l’Artothèque de Vitré.

Abattoir (2013)

Abattoir (2013) : Au sein de l’entreprise La Cooperl de Montfort-Sur-Meu, l’artiste enregistre, avec un procédé de photographie très ancien (le collodion) nécessitant des temps de pose très longs, les gestes quotidiens et répétitifs effectués par les salariés sur la chaine de l’abattoir.

Ateliers (2014) : Extraite d’une série réalisée au cours d’une résidence chez un fabricant d’escaliers à Bazouges-la-Pérouse, le grand tirage présenté dans l’exposition est emblématique de la dimension chorégraphique du travail de l’artiste et de son utilisation très particulière de la lumière. 

Histoires (2016) 
En résidence CDAS (Centre départemental d’action social) de Brocéliande de Montfort, Cédric Martigny s’est attaché à montrer la relation entre les instances sociales et les usagers à travers les gestes que les personnes peuvent avoir entre elles et qui établissent le lien. 

Site de Cédric Martigny : https://www.cedricmartigny.com/wordpress/

L’artiste et l’Espace photographique Arthur Batut tiennent à remercier la cinquantaine de salariés et indépendants sur la commune de Labruguière qui ont accepté de poser pour Cédric Martigny, ainsi que les entreprises et institutions qui lui ont ouvert leurs portes. 

Les partenaires du projet

Partenaires institutionnels

La DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) Occitanie qui par une aide spécifique aux résidences d’artistes soutient la création et renforce la présence artistique dans les zones rurales.

La Région Occitanie

Le Département du Tarn

La Ville de Labruguière

Partenaires artistiques

Christophe Le Goff de la Compagnie Le Goff and Cie / Maygetsin

Entreprises

Waroude Automation La Tarnaise des Panneaux Thalès Services Hublot mode marine Copo Reberga Immobilier

Institutions

Ligue pour la Protection des Oiseaux, Délégation du Tarn

Ville de Labruguière : personnels des Services techniques et de l’accueil du Rond-Point

Communauté d’agglomération Castres-Mazamet : personnels de la médiathèque de Labruguière

Office National des Forêts

Ecole Marie Curie   

Artisans et travailleurs indépendants

Mayuska Les légumes de Jennifer Boulangerie-Pâtisserie J-P Oliveira Traiteur Rouanet L’atelier art déco salon Mercerie La Dentelliere STN Coiffure Pâtisserie Rachat L’imaginarium Garage Arquier et fils

L’artiste et l’Espace Batut remercient tout particulier à Benoît Cabaussel de la Tarnaise des Panneaux pour son implication dans le projet, Florian Belleil, ainsi  que M. André Pélégry pour la mise à disposition de la boutique rue Jean Jaurès pendant la résidence.