« Bimbeloterie »

du 7 mars au 8 juin 2024

Olivier Rebufa

Vernissage le 7 mars à 18h30

Cette exposition revient largement sur le travail d’Olivier Rebufa qui fait sienne l’utilisation de la supercherie, visuelle et affective. Par un système très simple d’implantation de sa propre image en modèle réduit dans un univers qu’il compose à partir de poupées Barbie, il s’est créé un monde de rêve où la présence féminine est sans âge et toujours souriante.

Olivier Rebufa - HIV - 1995

L’exposition Bimbeloterie se présente comme une grande traversée dans l’œuvre d’Olivier Rebufa, photographe autodidacte qui, dès la fin des années 80, entreprit de mettre en scène sa propre image dans un univers constitué de poupées Barbie, figurines, Lego et autres jouets. Dans cet ère pré-numérique où la photographie est encore argentique et photoshop balbutiant, l’artiste se fait artisan et metteur en scène, un peu à l’image du cinéaste Georges Méliès, auquel il rend d’ailleurs hommage dans l’une de ses œuvres. Il recourt à des bricolages simples et astucieux dans son atelier, couche sur le papier les croquis de ses projets et collecte au fil de ses pérégrinations dans des vide-greniers et autres lieux tous les objets miniaturisés imaginables. Ainsi, pour intégrer son autoportrait au milieu des poupées et autres accessoires, il réalise en studio sur fond noir un autoportrait « en situation » qu’il tire sur papier réduit à l’échelle d’une poupée Barbie. Fixé au dos du tirage découpé, un simple fil de fer suffit à maintenir la silhouette dans la scène désirée. Une fois la mise en scène photographiée, l’autoportrait en deux dimensions et les objets en trois dimensions fusionnent en quelque sorte, donnant l’illusion d’une cohabitation harmonieuse.
Résistant aux sirènes et aux facilités de la photo numérique et de photoshop qui envahissent le marché de l’image dans les années 2000, Olivier Rebufa continue de décliner son dispositif artisanal pour proposer des images, non dépourvues d’humour et d’ironie, qui revisitent les grands mythes de l’humanité, les grandes œuvres de la littérature, le monde de l’art et spectacle, sans oublier les stéréotypes que véhicule notre société de consommation. Emblématique de cette circulation des stéréotypes contemporains, Barbie et ses multiples consœurs et confrères, deviennent les partenaires idéals de l’artiste dans son approche critique et grinçante de notre monde.

L'ARTISTE

Olivier Rebufa est né à Dakar le 31 mai 1958. Il rentre définitivement en France à partir de ses quinze ans, il vit et travaille entre Marseille et Carmaux.
Autodidacte, il commence la photographie à la fin des années 1970 avant d’obtenir une licence en arts plastiques en 1996. Formé en tant qu’assistant de nombreux photographes de mode, de publicité, d’architecture et d’industrie, il a cofondé la galerie atelier RBA en 1983. Le contact avec des plasticiens l’a orienté vers une démarche artistique tournée vers l’autoportrait.
C’est en 1989 qu’il se fait connaître en tant que plasticien et photographe grâce à une technique unique, celle d’intégrer son autoportrait photographique à des univers miniatures reconstitués, entourés de pou-pées, de figurines, de jouets ou de maquettes. Ses œuvres ne sont pas dénuées d’humour et jouent avec le réel et l’artifice. Ses principales expositions personnelles ont eu lieu dans le cadre de la Biennale internationale de la photographie au Musée de Marseille ou encore la maison des RIP à Arles, au Canada et à Paris durant les années 1990. Il a également participé à de nombreuses expositions collectives.
Il retourne au Sénégal durant l’année 1998 en quête d’identité et de souvenirs. Il s’y rendra à de nom-breuses reprises notamment pour recueillir des témoignages, des histoires, des relations, pour son projet Keur Danou à travers duquel il raconte ses sensations africaines, ses réminiscences de l’enfance, ainsi que les chocs culturels, économiques et religieux. Dans les années 2000 il se lance dans un nouveau projet lié à ses origines africaines, Kawat Kamul, en travaillant autour des questions liées à l’artiste et au chamane, de la sacralité d’une œuvre d’art.
La première photo de sa série d’autoportraits dans un monde de poupées intitulée « Bimbeloterie » date de 1989. Avec ses sous séries (série Télé 1996, série Circus 1998, Kër daanu 2000, Saison des hommes dieux 2001, Cinéma 2016), la collection compte aujourd’hui près de 300 autoportraits.