En attendant Batut...

du 10 novembre 2022 au 4 mars 2023

Jean-Gabriel Lopez

Vernissage le 10 novembre à 18h30

JG Lopez - Peyro Clabado

En attendant Batut...

Depuis janvier 2021, Jean-Gabriel Lopez est venu en résidence à Labruguière à cinq reprises à la rencontre de l’œuvre d’Arthur Batut. L’illustre photographe Labruguièrois et notre artiste se sont retrouvés, par-delà les décennies qui les séparent, autour d’un intérêt commun pour l’expérimentation et la mesure. Depuis plus de trente ans, Jean-Gabriel Lopez développe un travail artistique où il appréhende le plus souvent l’appareil photographique comme un outil de mesure. Cette préoccupation se retrouve dans une grande partie des travaux d’Arthur Batut, que l’on songe aux différents enregistrements photographiques qu’il opère avec ses vues en cerf-volant ou ses tentatives pour définir des typologies physiques avec ses portraits-types. Mais là où Arthur Batut revendique, dans une posture scientifique, une maitrise du dispositif expérimentale et une observation objective, Jean-Gabriel Lopez, lui, s’intéresse aux imperfections du dispositif. La quête de celles-ci dans l’œuvre de Batut est en quelque sorte le fil conducteur de toutes les pièces que l’on pourra découvrir dans l’exposition.

L'ARTISTE

Après des études scientifiques au début des années 80, Jean-Gabriel Lopez se forme à restauration des photographies à l’Institut national du patrimoine. Parallèlement, il commence à développer une démarche artistique avec notamment la création de l’échantillonneur 6480, sorte de grande boîte qui permet d’échantillonner le corps à l’aide d’un appareil photo et d’un bras articulé piloté depuis un ordinateur. Ce travail lui vaut de remporter le grand prix de l’école des Beaux-Arts et d’intégrer quelques temps après la Villa Médicis.

Depuis, Jean Gabriel Lopez mène conjointement deux activités : celle d’expert-conseil en numérisation et conservation du patrimoine et celle d’artiste. Néanmoins, il considère que son travail d’expert et sa démarche artistique se rejoignent car il ne conçoit pas la numérisation comme une opération froide et objective mais, au contraire, comme permettant de donner une identité à une collection. La technique se met ainsi au service de l’esthétique comme  dans sa pratique artistique.

Son travail artistique repose sur l’utilisation de la photographie ou de l’image comme moyen d’investigation du réel. Comme un chercheur en somme, sauf que dans son cas l’image produite le renvoie à l’imperfection de son dispositif. Pour ne citer qu’un exemple, un ensemble de clichés couleurs nommés Héliographies obtenus avec un sténopé donne une représentation du soleil mais pas une photographie de celui-ci à proprement parler. En effet le point blanc entouré de raies lumineuses que l’on associe spontanément au soleil n’est que la résultante du passage des rayons lumineux, dont certain se sont difractés, au travers du trou imparfait du sténopé. Chacune des recherches de Jean-Gabriel Lopez est ainsi guidée par le besoin de mettre en adéquation le dispositif de prise de vue et de tirage avec le sujet auquel il s’intéresse.

L’exposition à l’Espace photographique Arthur Batut

Au premier contact de l’œuvre d’Arthur Batut, Jean-Gabriel a été quelque peu déconcerté par son côté apparemment austère et décousu. Parti, comme il le dit lui-même, « en reportage à l’intérieur d’un autre monde » (le monde créé par les images de Batut), il s’intéresse à l’approche empirique et expérimentale du Labruguièrois.. De la même façon que Batut a expérimenté avec la photographie le monde qui l’entoure à son époque, J-G Lopez considère l’œuvre de batut comme une nouvelle réalité et la place au centre de son champ d’expérimentation.
L’exposition se présente ainsi plus comme une série d’expériences photographiques disparates qu’une série photographique homogène. Elle vient se confronter avec l’œuvre de Batut principa-lement autour des questions des typologies et des apparences à travers 4 axes : les ombres, le Peyro Clabado, le portrait-type et la couleur.